Who are we ? We are puppets.

Who are we ? We are puppets.

Je tournai en rond comme un lion en cage. Fou. Incontrôlable. Ma fourrure était hérissée, j’étais perdu. Ma mère m’avait trahie. Je montrai les crocs en marchant dans les dunes de sables. Mon corps musclé mais fin déambulant dans le désert, la gorge sèche. Ici, pas question de retrouver raison. J’avais dépassé les bornes avec ma mère mais ne regrettai rien. Ils avaient tous changés. J’étais en colère. Mes griffes noires étaient sorties de leurs fourreaux et martelaient le sol, s’encrant dans l’essence même du Désert.
J’avais l’impression de perdre tout contrôle de ma situation. J’étais perdu. La nuit allait tomber. Je me perdais de plus en plus dans l’obscurité, perdu dans une errance similaire à celle que l’exil m’avait imposé. Il semblerait que l’épreuve qui m’attendait était plus dure encore que ce fichu exil.
La colère fit alors place à la lassitude, le dégoût, le désespoir. Tous mes piliers s’étaient effondrés uns à uns. Ma mère s’était remariée, ma sœur aussi et… Moi j’avais été vendu, comme un simple bout de viande. Personne ne m’avait consulté, on m’avait tout imposé. Moi qui pensais que ma mère m’aimait… Au fond… Personne n’aime vraiment. Tout n’est qu’un leurre, nous sommes tous des pions censés représenter une masse éphémère qui se détruit petit à petit sans même s’en rendre compte. J’étais empli d’amertume désormais. Et personne n’aurait su changer cela.

Codage par Libella sur Graphiorum

Who are we ? We are puppets.

Alors que je commençai à croire que je ne retrouverai plus jamais personne dans ce désert d’or, une voix féminine vint alors à moi, me ramenant à la réalité. C’est un œil noir qui l’accueillit, rien d’autre. Mon épouse. J’arquai un sourcil en la voyant s’avancer, déboussolée. De toute évidence, elle n’avait pas plus choisi que moi. C’était au moins cela ça de prit ; je ne serai pas le seul à souffrir. A son bonsoir, je répondis par un soupir empli de lassitude. Que voulait-elle ? Chercher à faire causette avec son époux alors qu’elle ne le connaissait ni d’Adam ni d’Eve ? Pfff. C’était bien une femelle. Mais mon regard ne put s’empêcher de se poser sur son visage. Il était magnifique. Une beauté inébranlable, tout du moins en apparence. Je ne quittai un instant pas sa face des yeux, bouche bée avant de me détourner simplement.

- Bonsoir, Habari.

Aucun autre mot ne sortit de ma gorge. Tout du moins, pour l’instant. Je fronçai les sourcils et enfonçai mes griffes acérées dans le sable. Je m’apprêtai à débiter des dizaines de phrases à ma future épouse, mais me ravisai. Je ne voulais pas lui adresser la parole. Je voulais garder le silence. Mais mon instinct me poussait à parler.

- Ce n’est pas juste. Mais tu veux que je te dise ? Rien n’est juste. Toute notre vie on se bat pour accomplir nos rêves et on nous les brise. Et pourquoi hein ? Pour des codes. Des choses normales qui ne regardent pourtant que nous. Et il y a quand même des gens pour nous dire ce qu’on doit faire, penser ou dire. Mais tu veux que je te dise Habari ? Ils pourront me brider, me forcer à me marier avec la première venue, je sais une chose. Je suis libre. Je suis un Jangowas, je suis l’élite des lions. Je suis un combattant, un animal enragé prêt à se battre pour honorer son désert. Mais maintenant, peu importe ce qu’ils me feront, je garderais mon libre arbitre. Je le garderai car je suis un lion. Je suis un guerrier, j’ai survécu à un an d’Exil dans des conditions déplorables pour prouver que j’étais digne de vivre. Et… Une fois rentré… J’apprends qu’on a vendu ma sœur à un handicapé… Et… Qu’on m’a vendu aussi. Que… Que… BORDEL !

S’en suivit un puissant rugissement qui résonna dans tout le Désert. Peut-être même qu’on l’avait entendu depuis le camp mais peu importait. Je me moquais éperdument de ce que pensait les gens de moi.

- Habari… Je suis qu’un con. Je… Je ne sais pas si je peux rentrer au camp ce soir…

Mon regard rougeoyant se posa alors sur la lionne des sables, je m’attardais un instant sur elle avant de baisser les yeux, gêné. Jamais je ne mettais mis dans un tel état en public. Je me sentais ridicule. Mais mon cœur se sentait soulagé. Comme si au final, une présence féminine n’était pas de trop à cet instant.

Codage par Libella sur Graphiorum

Who are we ? We are puppets.

Alors que je commençai à croire que je ne retrouverai plus jamais personne dans ce désert d’or, une voix féminine vint alors à moi, me ramenant à la réalité. C’est un œil noir qui l’accueillit, rien d’autre. Mon épouse. J’arquai un sourcil en la voyant s’avancer, déboussolée. De toute évidence, elle n’avait pas plus choisi que moi. C’était au moins cela ça de prit ; je ne serai pas le seul à souffrir. A son bonsoir, je répondis par un soupir empli de lassitude. Que voulait-elle ? Chercher à faire causette avec son époux alors qu’elle ne le connaissait ni d’Adam ni d’Eve ? Pfff. C’était bien une femelle. Mais mon regard ne put s’empêcher de se poser sur son visage. Il était magnifique. Une beauté inébranlable, tout du moins en apparence. Je ne quittai pas un instant  sa face des yeux, bouche bée avant de me détourner simplement.

- Bonsoir, Habari.

Aucun autre mot ne sortit de ma gorge. Tout du moins, pour l’instant. Je fronçai les sourcils et enfonçai mes griffes acérées dans le sable. Je m’apprêtai à débiter des dizaines de phrases à ma future épouse, mais me ravisai. Je ne voulais pas lui adresser la parole. Je voulais garder le silence. Mais mon instinct me poussait à parler.

- Ce n’est pas juste. Mais tu veux que je te dise ? Rien n’est juste. Toute notre vie on se bat pour accomplir nos rêves et on nous les brise. Et pourquoi hein ? Pour des codes. Des choses normales qui ne regardent pourtant que nous. Et il y a quand même des gens pour nous dire ce qu’on doit faire, penser ou dire. Mais tu veux que je te dise Habari ? Ils pourront me brider, me forcer à me marier avec la première venue, je sais une chose. Je suis libre. Je suis un Jangowas, je suis l’élite des lions. Je suis un combattant, un animal enragé prêt à se battre pour honorer son désert. Mais maintenant, peu importe ce qu’ils me feront, je garderai mon libre arbitre. Je le garderai car je suis un lion. Je suis un guerrier, j’ai survécu à un an d’Exil dans des conditions déplorables pour prouver que j’étais digne de vivre. Et… Une fois rentré… J’apprends qu’on a vendu ma sœur à un handicapé… Et… Qu’on m’a vendu aussi. Que… Que… BORDEL !

S’en suivit un puissant rugissement qui résonna dans tout le Désert. Peut-être même qu’on l’avait entendu depuis le camp mais peu importait. Je me moquais éperdument de ce que pensaient les gens de moi.

- Habari… Je suis qu’un con. Je… Je ne sais pas si je peux rentrer au camp ce soir…

Mon regard rougeoyant se posa alors sur la lionne des sables, je m’attardais un instant sur elle avant de baisser les yeux, gêné. Jamais je ne mettais mis dans un tel état en public. Je me sentais ridicule. Mais mon cœur se sentait soulagé. Comme si au final, une présence féminine n’était pas de trop à cet instant.

Codage par Libella sur Graphiorum