Do you love me ? Do you need me ? ft Habari (terminé)

Do you love me ? Do you need me ? /bus/

Aujourd’hui fut un jour joyeux, moi Jenkaa m’étais levé tôt. Désireux d’observer les premiers rayons du soleil, je m’étais placé sur une des dunes les plus hautes du Désert avant de rugir fièrement. Mon pelage luisait au soleil levant. Je pensais alors à Hatasa qui s’était offerte à son ami d’enfance. Chose qui m’agaçait au plus haut point. Je serrai les crocs, agacé. Tout semblait soudain si vain, si inutile. Ma propre mère m’avait fait faux bond pour le premier Jangowas venu. Bon sang, elle était l’impératrice ! Elle aurait dû refuser, lui donner deux trois coups de pattes sur le museau et se faire un manteau avec sa fourrure. Mais non… Elle s’était vendue, comme on vendait des cochons au Moyen-Age. Je montrai les crocs finalement avant d’entrevoir une fourrure familière. Une lionne du clan. Habasi… Je crois ? Habari peut-être. Je ne m’en souvenais pas tant que cela. Je me décidai à sauter de ma dune de sable, l’éblouissant sans doute avec ma carrure de mâle jangowas. Je lui offris un sourire charmeur avant de lui dire, taquin :

- Alors beauté, on m’observe ?

Je lui fis un clin d’œil, souhaitant me changer les idées. Cette femelle m’aiderait à passer le temps. Je pourrai peut-être lui trouver un véritable intérêt qui sait.

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Elle me répondit d’une manière polie qui me satisfit particulièrement. Habari… Oui je me souvenais maintenant de son nom, était une lionne relativement calme. Mais elle avait une fâcheuse tendance à montrer les crocs lorsqu’on la titillait trop. Ne sachant que faire, je m’assis près d’elle. En tant que fils de l’Impératrice, je devais me montrer un minimum courtois avec les jolies demoiselles. Je lui répondis donc, railleur :
- Pourtant, vous les lionnes devriez savoir que les mâles sont matinaux, la journée, ils dorment. Enfin, les vrais lions du Désert, pas les mositus.
Je bombai le torse légèrement, fier de mon analyse qui offrait des louanges à notre cher Désert. Je la lorgnai de mes yeux rougeoyant avant de m’approcher d’elle, taquin. J’avais envie de voir si elle valait la peine que je m’intéresse à elle :
- Que pensez-vous du Grand-Projet, très cher ?
Sa réponse serait décisive sur l’attitude que j’aurais à son égard, après tout, si elle contredisait les valeurs mises en place par ma mère, elle serait une traîtresse, donc une lionne à éviter, où éliminer. Pour ma part, je voulais montrer ma valeur au clan, c’est pour cela qu’un entraînement s’avérerait très bientôt utile. Je ne pouvais pas rester ainsi.

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E
- Je pense qu'il est sage de répandre notre bonne parole, quitte à le faire avec un peu plus de conviction.

Très bonne réponse, la lionne marquait des points sans même s’en rendre compte. Nous savions tout les deux qu’en tant que mâle, j’étais supérieur à elle, comme les lions étaient supérieurs aux fourmis. Cependant, Mère l’avait prouvé, les femelles pouvaient parfois avoir un intérêt autre que porter des enfants. A voir si mon impression demeurerait la même en allant plus en profondeur. Je la lorgnai avec mon regard de feu avant de dire, assuré :
- Voilà des paroles dignes d’un véritable Jangowas. Vous saurez inculquer de bonnes valeurs à vos enfants futurs, j’en suis persuadé.

Oui, enfants. Voilà le mot qui s’alliait souvent avec femelle. Après tout, les mâles faisaient l’exil, les femelles non me diriez-vous. Mais Lahira -bien que cela me peine de vous le dire- a toujours eut le dessus sur moi en tant qu’ainée. Enfin, c’est ce qu’elle s’efforçait de faire croire à ma mère. J’avais fait l’Exil et était devenu un lion adulte aujourd’hui, j’aurais même pu réclamer une femelle si l’envie m’avait pris. Mais non, je ne l’avais pas fait, désireux de me réserver à une lionne avec des valeurs sûres et solides. Une lionne capable de nous donner de vrais fils du désert, forts et courageux. Pas comme la plupart des mollassons de ce clan. Pas comme Daren, « l’époux » de ma sœur par exemple.

- Dites-moi, Habasi… Que diriez-vous…

Je me mis en position d’attaque, m’avançant vers elle à pas feutré :

- De faire un petit concours de combat ? Celui qui gagne, donne un ordre à l’autre !

Je me léchai les babines d’avance en imaginant l’ordre que je pourrais lui donner. Je lui offrais un sourire angélique, un air doux sur mon visage. J’étais irrésistible, seul un cœur de pierre saurait refuser mon offre !

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O
ups. J’avais écorché le nom de la belle. Elle semblait à la fois furieuse mais souhaitant garder un minimum de prestance. Toute la grâce que l’époque glorieuse des Jangowas imposait. Je lui offris un sourire en coin avant de dire, amusé :
- Toute mes excuses, Habari. Mais en ce qui concerne vos valeurs de combat, cela est fort ennuyeux, avec vous pensez au jour où les femelles feront l’Exil ? Ce serait tout de même problématique que vous soyez la seule lionne au foyer alors que toutes les autres sauront se servir de leurs griffes.
Cette pique était faite sous le ton de l’humour, à voir si la femelle le comprendrait. Je m’attendais à un retournement de veste de la lionne mais les quelques secondes suivant ma réponse se déroulèrent dans le calme absolu. Je me contentai de lui sourire mais mon charme ne semblait plus faire effet, elle était en colère. En colère ou soucieuse. Je m’avançai donc vers elle puis lui donnai un coup d’épaule, où elle répondit par un grognement sourd. Je soupirai, elle était vexée. Je m’éloignai donc d’elle un instant puis dis avec un sourire en coin :
- Cependant, nous pourrions remédier à cela. Ensemble.
Il ne fallait pas qu’elle prenne cette proposition à la légère, je ne le faisais pas pour ses beaux yeux -enfin, c’était à moitié vrai-. Disons que ses magnifiques yeux verts ne me laissaient pas indifférent. Mais ce n’était pas pour cela que j’allais lui livrer toute mes combines pour autant. Non, pour cela elle devrait attendre. Dans le cas où elle refuserait, je ne pourrais rien pour elle. J’avais complètement oublié de répondre à sa question sur le Désert et, de toute façon, elle aurait été négative. Je n’étais pas sorti du Désert. Pas une fois. Contrairement à certains faiblards du clan, j’étais resté dans le Désert du début à la fin.

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C
ette lionne était définitivement quelqu’un d’intelligent, sa réponse me fit esquisser un sourire tandis que je l’écoutai. Sa voix était claire, forte, assurée. Elle avait tout de ces femelles guerrières que les mâles convoitaient. Le genre de femelle qu’on ne touche qu’avec les yeux. Mais passons, je l’écoutai donc, presque fasciné par ses yeux verts :
-Ne pas sortir les griffes ferait de moi une de femelles les plus douce, Jenkaa. Mais d'un autre côté je ne serais pas contre un petit entrainement, même si ma grande spécialité n'est pas la frappe, mais l'esquive, et l'agilité. AU même titre que je n'aime pas le combat direct. Je préfère une approche furtive et éclaire.

Je laissai mes crocs se découvrirent pour lui faire un sourire radieux. Un sourire que je fais rarement. Je dis simplement, les yeux brillants :

- Je ne doute pas de votre douceur très chère. Mais cela ne sera guère utile pour quelqu’un d’autre que votre futur mari. Non, ce qui vous sera utile, c’est deux ou trois techniques pour remettre à sa place un mâle qui tenterait de vous ôter votre honneur, car oui, les femelles suscitent de l’intérêt, vous et votre joli visage devriez vous en être rendue compte. Mais bon, il faut croire qu’on ne peut pas être belle et prévoyante.

Cette pique était volontaire, pour la mettre en colère et voir ses réelles capacités. Je l’entendis me signaler qu’elle était prête. Je me mis alors à lui tourner autour, tel un prédateur autour de sa proie. Je lui offris un énième sourire avant de bondir sur elle, nous faisant rouler dans le sable fin. J’avais marqué ce premier point, mais elle se dégagea aussitôt, me laissant seul avec la chaleur écrasante du Désert. Elle regardait autour d’elle apparemment, sans doute pour trouver un endroit facilitant les esquives. Elle était maline, maline mais pas téméraire. Je lui lançai alors une énième blague, cette fois plus vache que les autres :

- Alors, auriez-vous peur ? Vous avez peur d’être bannie comme votre père ?

Là, j’étais allé un peu loin je le reconnaissais, mais que faire désormais, le mal était fait, je préférai donc me ruer sur elle à nouveau, cependant, mon coup fut évité par la lionne des sables qui répliqua avec un petit coup de pattes indécis. Elle n’était peut-être pas si incompétente que cela finalement. Je levai mon arrière train et l’agitai, joueur, j’attendais qu’elle vienne à moi, elle s’exécutait sans le savoir. Je parvins à intercepter le coup à l’aide de ma grande patte avant. Nous nous donnâmes une nuée de coups de pattes, les yeux fous. Mes muscles commençaient à chauffer, je ressentais à nouveau la fureur des combats, la soif de pouvoir qu’impliquait les coups de griffes reçus. L’adrénaline s’était emparée de mon corps, nous nous battions avec le même feu, la même colère. Je lui donnai un coup de patte si puissant qu’elle tomba au sol. Je bondis, prêt à l’attaquer à nouveau, restait à voir si mon attaque serait utile.

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S
on regard s’était durcit, ses lueurs vertes étaient devenues flamboyantes métaphoriquement parlant. Elle était réellement furieuse. C’était ce que je voulais mais je n’avais pas dû bien mesurer mes paroles. Visiblement j’avais touché un sujet épineux. Le genre de sujet que personne ne doit atteindre. Personne, encore moins le premier Jangowas venu, même si ce Jangowas… Eh bien c’était moi. Mais peu importait, elle s’avançait vers moi, le regard haineux, prête à se battre, elle me dit alors que personne ne parlait de son père. Je pouvais comprendre, après tout moi-même avait un sujet problématique après l’abandon de Wivu, mon géniteur qui avait abandonné ma mère et… Nous. Oui, j’aurais mieux fait de m’abstenir au final. Mais le manège infernal était enclenché, la lionne était sortie, me tourmentant comme un feu ravageur. Sa patte voleta, heurtant du sable qui vint se nicher dans mes mirettes rougeâtres ; m’arrachant un rugissement de douleur. Puis… Un coup, qui me fit doublement mal tant j’ignorait la provenance de ce dernier. Je roulai au sol, hébété. Lorsque je rouvris mes yeux, c’est un nuage de sable qui m’assaillis, troublant ma vue, j’entendis cependant des bruits de coussinets, elle fuyait ; c’était ma chance, je remontai aussi vite que possible sur le haut d’une dune, aux aguets. Non, elle ne m’aurait pas aussi facilement. Pourtant, le nuage était si épais que je ne voyais plus rien, uniquement ce sable qui s’étendait à perte de vue, martyrisant mes prunelles rouges. Soudain, je l’entendis galoper dans ma direction puis se ruer vers moi, j’étais si ahuri que je me laissai faire. Elle avait gagné pour cette fois, elle me dit alors : « Osez me dire que vous n’êtes pas surpris. »
Je lui souris avant de me relever, un sourire franc sur le visage. Cette défaite n’était pas très importante au final, elle me permettait d’apprendre de mes erreurs ; je lui dis fièrement :

- Mes félicitations très chère Habari, vous venez de gagner votre premier combat. Je vous invite à me serrer la patte en signe de paix.

Mon regard était franc, pourtant, mon plan était parfait, elle, dans sa naiveté profonde, me tendit la patte. Profitant de cet excès de faiblesse, je lui donnai un puissant coup de griffes dans la patte avant de la faucher sans la moindre compassion, la faisant trébucher sur le sol. Je ris aux éclats avant de dire fièrement :

- Ne baissez jamais votre garde. Cela pourrait vous porter préjudice un jour.

Mon visage était serein, nous étions quittes. Mais elle était loin de savoir tout ce qu’avait enduré un lion en plein exil, je lui dis, doucement :

- Ce serait dommage qu’un aussi joli visage soit abîmé…

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Jenkaa regardait la lionne avec un air indescriptible. Visiblement, elle et lui avaient un point commun : la rage de vaincre. Il était en était sûr désormais : il entraînerait cette Habari et ferait d’elle une figure importante au sein de ce clan où les femelles prenaient de plus en plus de place. Un petit sourire se tissa finalement sur sa face lorsque la lionne lui offrit un regard hautain et dur comme du béton. Oui, la femelle avait des capacités, elle lui plaisait. Nul doute que cette rencontre était la première d’une longue série. Il s’inclina poliment avant de dire à la femelle, un petit rictus taquin sur le visage :

- Alors c’est décidé, je t’entraînerai, tu as du potentiel, il serait dommage de le gaspiller. Nous nous reverrons demain, à l’aube. Je viendrai te voir. Bonne fin de journée, Habari.

Il avait pris soin à correctement épeler le nom de la femelle, c’était une marque de respect notable. Il n’était pas de loin le jangowas le plus extrémiste en ce qui concernait la supériorité des mâles mais cela lui arrivait de taquiner certaines femelles à cause de leur faiblesse. Seule Hiari méritait un traitement de faveur par rapport à cette « règle ». Et cela n’était pas sur le point de changer.  

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